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Kosovo: Motion de censure du Parlement, chute du gouvernement et législatives anticipées

78 députés sur les 115 présents (dont 34 contre et 3 abstention) présents au Parlement du Kosovo ont voté en faveur du renversement du gouvernement de M. Mustafa, issu de la Ligue Démocratique du Kosovo. Selon la Constitution, par cette motion de censure, le Kosovo doit mettre sur pieds des élections anticipées dans les 45 jours.

 

Au terme d’un long débat et de beaucoup de tensions, l’Assemblée du Kosovo a fini par adopter la motion déposée par les partis d’opposition pour le renversement du « gouvernement Mustafa ».

D’après les récentes expertises, dès aujourd’hui, le Président du pays, Hashim Thaqi, ancien chef de l’Armée de  Libération du Kosovo et ancien Premier-Ministre issu du Parti Démocratique du Kosovo (PDK), doit, en consultation avec les partis parlementaires, fixer une date pour des élections anticipées. Mais, le Premier-ministre tombé (Isa Mustafa), a demandé à ce que les élections soient  tenues en juillet et non au mois de juin, en raison de la période du Ramadan. L’approbation de la motion de censure, a été précédée d’un vif débat à l’Assemblée.

La motion, qui a été initiée par le parti d’opposition (Nisma – L’initiative pour le Kosovo) et a également été soutenue par deux autres partis de d’opposition, le Mouvement Autodétérmination« (Vetevendosje) » et l’Alliance pour l’avenir du Kosovo » (Aleanca për Ardhmërinë e Kosovës) de Rramush Haradinaj. Alors que dans l’Assemblée même, cette motion a également été soutenue par le parti du PDK (dirigé par Kadri Veseli) et la Liste serbe.

Pour les représentants de la motion s’est exprimée Mme Valdete Bajrami, cheffe du groupe parlementaire du parti l’Initiative pour le Kosovo. Elle a expliqué que beaucoup de raisons motivent le renvoi du gouvernement, avec pour argument principal la mauvaise gouvernance du pays. V. Bajrami a invité les députés à voter pour la motion, en concluant que le pays s’est embourbé dans une profonde crise et que la seule issue pour sortir de cette impasse était la destitution du gouvernement et la fixation de nouvelles élections anticipées.

Entre temps, le premier ministre Mustafa a qualifié ladite motion de « pamphlet politique sans aucun fondement. »La motion et sa signature par les députés, a déclaré Mustafa n’est rien d’autre qu’ « un jeu politique visant à dissimuler les adresses pour les crimes et les allégations de corruption». Selon Mustafa, les succès du gouvernement sous sa direction étaient élevés, et ce, aussi bien à l’intérieur du pays qu’au niveau international.

Quant à Zenun Pajaziti, Chef du groupe parlementaire du Parti démocratique du Kosovo (PDK), il a déclaré que ces dernières semaines le PDK a tenté de converser avec la LDK au sujet des problèmes et des processus actuels. Il a invité les députés du PDK à voter à l’unanimité, car il faut « exprimer la volonté des citoyens du Kosovo. »

Le député de la LDK, Anton Quni a déclaré que cette motion n’était pas celle de l’opposition  mais celle du dirigeant de la PDK, Kadri Veseli (Président du Parlement) et celle du Président de la République du Kosovo, Hashim Thaçi. Ces deux figures politiques, ne sont pas, selon lui, en faveur de la stabilité économique, ni en faveur de la stabilité tout court. Selon A. Quni,  ils sont responsables de l’insécurité dans le Nord du pays, dans la région de Mitrovica. M. Quni a affirmé qu’il poursuivrait sa lutte politique  jusqu’à ce que ces deux soient  derrières les barreaux, car, selon lui, c’est là-bas que se trouverait leur place.