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Le Kosovo recherche toujours plus de 1 650 personnes disparues

Depuis 1999, 1 650 Kosovars sont toujours portés disparus et les familles attendent avec la même question à la bouche : Où sont-ils ?

17 ans se sont écoulés depuis la guerre, mais les plaies restent ouvertes pour des milliers de familles qui n’ont pas réussi à retrouver leurs proches.

Nebi Morina du village Samadrexhë de la municipalité de Suharekë continue à chercher les restes de sa fille de 26 ans, tuée pendant la guerre. Morina garde l’espoir qu’un jour il en découvrira plus sur ce qui est arrivé à sa fille.

« Ma fille a été massacrée par la police serbe et a été emmenée de la maison par les forces serbes le 26 mars 1999. Cela fait 17 ans que Mevludja, ma fille, me manque. On n’a pas réussi à retrouver sa dépouille. Nous sommes angoissés jour et nuit. Nous vivons dans l’espoir d’un jour retrouver ses restes », a déclaré Nebi Morina.

Le Kosovo a marqué aujourd’hui la Journée internationale des personnes disparues. Depuis la fin de la guerre au Kosovo, 1 650 personnes sont toujours portées disparues, sans que ce que ce qu’il est advenu d’elles n’ait été éclairci.

Bajram Qerkini, président du Conseil des associations de familles de personnes disparues au Kosovo dit que « cette plaie, ouverte depuis 17 ans, doit enfin se fermer. Nous espérons que cette question sera vraiment prise au sérieux ».

Lors du Jour international des personnes disparues, le Président du Kosovo Hashim Thaçi a rendu hommage au monument dédié aux personnes disparues lors de la guerre du Kosovo. Il a déclaré que les institutions du Kosovo travaillent à élucider le destin des personnes portées disparues.

« En tant que président de ce pays, j’exprime à nouveau ma pleine solidarité envers les familles de personnes disparues, et en même temps je réitère mon engagement à travailler encore plus dur pour apprendre le sort de chaque personne disparue », a déclaré le président Thaçi, qui a ajouté que ce problème peut être résolu avec la volonté et le fort soutien de la communauté internationale.

Les proches de personnes disparues ont demandé qu’on augmente la pression sur la Serbie dans le but de découvrir le sort qui leur a été réservé.

Prenk Gjetaj, président de la commission gouvernementale pour la recherche des personnes disparus à la suite de la guerre pense que « l’endroit où se trouvent les réponses reste la Serbie et les institutions serbes, parce que l’armée serbe et la police serbe ont commis des crimes et en ont caché les traces. Nous pensons qu’il y a encore des charniers, donc il faut mettre la pression côté serbe », dit Gjetaj.

Pendant la guerre du Kosovo (1998-1999), près de quatre mille citoyens du Kosovo ont disparu. Plus de deux mille d’entre eux ont été identifiés après avoir été retrouvés dans des charniers en Serbie, à Batajnica, Bajna-Bashta, Peruçac et sur le Danube. Les dépouilles ont été rapatriées au Kosovo avec l’aide de la communauté internationale.

Les corps de ceux qui ont été trouvés en Serbie avaient été ensevelis par les forces serbes du régime de Miloseviç dans une tentative de dissimuler les traces de leurs crimes. À ce jour, plusieurs anciens généraux et politiciens serbes ont été reconnus coupables de crimes de guerre par le Tribunal pénal de La Haye.