Thématique

Présidence suisse de l’IHRA: enseigner l’Holocauste pour sensibiliser aux conséquences du racisme

L'un des objectifs des Journées d’étude internationales à la HEP de Lausanne consistait dès lors à esquisser, à l’intention des enseignants, des pistes pédagogiques pour l’enseignement sur la Shoah

Les Journées d’étude internationales organisées à la Haute école pédagogique (HEP) du canton de Vaud à Lausanne ont été consacrées à l’enseignement et l’apprentissage sur la Shoah dans le monde scolaire. La conférence de deux jours que la HEP Vaud a organisées dans le cadre de la présidence suisse de l’International Holocaust Remembrance Alliance (IHRA) s’est concentrée sur des exemples tirés de la pratique ainsi que sur les expériences réalisées par les écoles dans les activités pédagogiques menées sur ce thème. L’IHRA a pour objectif d’encourager la recherche et la formation sur l’Holocauste et de cultiver le souvenir des victimes à travers des cérémonies commémoratives et des lieux de mémoire.

Quelles expériences les enseignants ont-ils faites durant les cours consacrés à l’Holocauste? Quelles approches préconisent-ils pour aborder cette thématique difficile? Ce sont des questions auxquelles chaque pays répondra différemment, en fonction de son contexte national, de son histoire et de son rapport au passé. L’un des objectifs des Journées d’étude internationales à la HEP de Lausanne consistait dès lors à esquisser, à l’intention des enseignants, des pistes pédagogiques pour l’enseignement sur la Shoah.

Ces journées d’étude ont été organisées par la HEP de Lausanne dans le cadre de la présidence suisse de l’IHRA. La conférence s’inscrit dans les domaines thématiques de l’éducation, de la formation, de la jeunesse et des médias sociaux, que la Suisse a définis comme les priorités de sa présidence de l’IHRA. «Sensibiliser la prochaine génération à l’Holocauste est un moyen de perpétuer la mémoire», a déclaré le président en exercice de l’IHRA, Benno Bättig, à l’ouverture des journées d’étude. Il a également exprimé son espoir que l’enseignement sur l’Holocauste permette aux jeunes de prendre conscience des conséquences que peuvent avoir le racisme et la discrimination. À ses yeux, ce travail de mémoire est d’autant plus important que le nombre de survivants pouvant témoigner des atrocités perpétrées ne cesse de diminuer. Benno Bättig a également souligné la nécessité d’apprendre aux jeunes générations à faire preuve de solidarité envers les personnes qui souffrent, à rester vigilants et à défendre autrui lorsque les événements l’exigent.

À cet effet, il importe de développer de nouvelles méthodes susceptibles de combler le vide laissé par la disparition des survivants de la Shoah. L’une de ces nouvelles approches, qui recourt aux nouveaux médias, est l’application pédagogique interactive «Fuir l’Holocauste», qui avait été présentée lors de l’assemblée plénière de l’IHRA à Berne, avant d’être dévoilée à un plus large public à Lausanne. Le développement de l’application, qui pourra être utilisée par les jeunes à titre individuel ou pour l’enseignement en classe dès le début de l’été 2018, a bénéficié du soutien de la présidence suisse de l’IHRA.

L’IHRA compte actuellement 31 États membres. Sous la présidence suisse, la Bulgarie et l’Australie ont par ailleurs franchi une étape importante en vue de devenir rapidement membres à part entière de l’institution. Les Nations Unies, le Conseil de l’Europe, le Bureau des institutions démocratiques et des droits de l’homme de l’OSCE et l’UNESCO figurent parmi les partenaires institutionnels de l’IHRA. La Suisse, qui en est membre depuis 2004, a succédé à la Roumanie à la présidence de l’IHRA en mars 2017. Elle passera le flambeau à l’Italie le 6 mars 2018.