Théâtre

Le Théâtre Kurora est en fête, 25 ans déjà !

Si le théâtre se pensait comme un miroir de la société, alors le Théâtre Kurora en serait un de ses reflets. 25 ans de mises en scène sur des histoires enchâssées de ruptures sociales, personnelles et identitaires, où une succession de récits voient le jour. Ses nombreuses créations sont aussi bien inspirées par des dramaturges de renom, que par des œuvres de théâtre de boulevard, ou encore de théâtre dit expérimental.

Mais revenons à ses débuts. Le Théâtre Kurora s’est surtout construit par l’amour inconditionnel que porte son initiateur, Visar Qusaj, au théâtre en général. En effet, il fait partie de cette génération albanaise qui, à cause de la guerre, a dû renoncer à ses rêves d’études et de formation. À l’instar des autres guerres, celle-ci a aussi dépouillé des milliers de rêves d’enfants kosovars. Les aléas de la vie l’arrachent alors à son pays pour le propulser en Suisse où son penchant pour le théâtre demeure toutefois intact. Le Théâtre Kurora émerge alors en réaction à une époque, comme un acte de résistance à l’arbitraire que les peuples subissent inlassablement. C’est ainsi qu’à peine installé en Suisse, Visar Qusaj crée une troupe, où l’écoute de l’autre devient essentielle. Très vite, il élargit son champ de vision, et se sent plus à même de comprendre les autres, grâce au théâtre. La mise en scène lui permet de développer son art à partir des textes travaillés. À mesure que les années passent, il fait résonner l’empathie des uns et des autres, change son regard sur le monde et fait découvrir le sien. Sur scène, il aide ses jeunes acteurs à libérer leur parole, leur permet de dire ou faire ce qu’ils n’osent pas le reste du temps. Quelques-unes de ses représentations sont une ode aux sentiments les plus refoulés, d’autres sont plus engagés.

À ses débuts, le projet de Visar Qusaj s’est construit dans la nostalgie, parfois dans l’envie de raconter autrement sa rencontre avec son pays d’accueil. Au fil des années, il a puisé sa raison d’être dans sa volonté d’exister avec l’autre et des enchevêtrements qui en découlent. Ses premiers pas, c’est surtout avec la communauté albanaise qu’il les fait, ses mises en scène étant dans leur langue, la langue des Illyriens. Les premiers bourgeons à peine apparus, Visar Qusaj empoigne la fonction intégrative du théâtre et décide d’ancrer ses mises en scène dans la langue de Molière. Si quelques-unes de ses mises en scène brûlent les planches, c’est parce qu’une énergie pure y est souvent libérée.

Cela fait déjà 25 ans que le Théâtre séduit son public, et ce n’est pas pour rien. Un quart de siècle déjà, que sa troupe d’amateurs plurilingues offre à son public un espace de détente et d’échange. Dès sa création, le Théâtre Kurora a su proposer à ses acteurs un lieu où exprimer leurs émotions, leurs sentiments refoulés, leur sensibilité, leur stress, mais surtout leur goût pour l’art, ainsi que pour la mémoire individuelle et collective. Car oui, le théâtre possède cette force invincible et impérissable : celle de diluer tous les poisons des trajectoires de vie les plus invraisemblables.”

 

 


 Infos sur l'événement

  • Date de début29 Octobre 2021
  • Heure18:00
  • LieuLa Fraternité du CSP, Place Arlaud 2, 1003 Lausanne
  • Date de fin29 Octobre 2021 - 23:00