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20 mois de prisons pour avoir frappé sa femme enceinte

Le verdict du jugement a été délivré mardi 26 mai au Tribunal d’arrondissement de Lausanne concernant le mari, d’origine kosovare, qui avait battu sa femme enceinte de cinq mois : il est condamné à 20 mois de prison ferme et à dédommager sa victime de 15'000 francs.

La semaine passée les quotidiens romands s’étaient emparés du sujet concernant une famille Kosovare émaillée par des violences à l’égard de l’une de ses membres. Albinfo.ch a assisté à la lecture du jugement Tribunal d’arrondissement de Lausanne le 26 mai dernier. Les faits remontent à février 2013 dans l’Ouest-Lausannois.

Trois personnes étaient en cause, seulement deux se sont présenté à la lecture du verdict, le beau-frère et la belle-sœur de la victime, l’accusé principale, le mari ne s’est pas présenté. La victime, qui n’était pas présente, n’a jamais osé faire face aux accusés devant le tribunal. En fait, à chaque fois qu’elle devait témoigner, les accusés devaient sortir de la salle. Ceci en dit long du climat tendu qui devait régner au sein de cette famille.

A la lecture du jugement, on se croyait dans un mauvais compte. Selon le témoignage de la victime, alors enceinte de 5 mois, après s’être fait frapper la veille par son mari et menacée de la faire avorter, elle essaie, en absence de son mari, de s’enfuir le lendemain en sautant par la fenêtre du premier étage. C’est la belle sœur qui la voit fuir. Alors blessée à la cheville, elle se fait rattraper par son troisième beau-frère aussi présent en Suisse à l’époque. Lors de sa brève course, la femme à réussit à alerter les passants qui ont averti la police.

A ce moment, l’ainé de la famille revient à la maison avec le mari de la victime. Alors qu’un dispositif policier a été mis en place dans le quartier, les deux frères décident de l’amener à la cave. La victime s’échappe par un saut-de-loup et trouve enfin une policière qui lui porte secours.

Mardi les peines sont tombées sous réserve de recours. Le mari a été condamné à 20 mois de prisons ferme et d’une amende de 15’000 francs pour tort moral à sa victime. Il devra aussi régler les frais de procès qui s’élèvent à 17’000 francs. Le beau-frère et la belle-sœur sont eux condamnés à des peines de 18 et 12 mois de privation de liberté avec sursis, assortis d’une amende de 10’000 francs, à verser solidairement pour tort moral. Ils doivent également payer les frais de procès qui s’élèvent 45’000 francs.

L’avocat de la belle-sœur, Me Jeton Kryeziu, a déclaré pour albinfo.ch être déçu du verdict concernant sa cliente. La soumission de sa cliente au sein de la famille et l’éventuel perte de sa situation familiale si elle n’avait pas agi en tant que tel représentait un argument de poids pour la déculpabiliser.

Selon l’Office fédérale de Statistique(OFS) en 2013, 9381 victimes de violences domestiques ont été enregistrés par la police en Suisse. Une étude complémentaire a révélé que seulement 22% des cas sont dénoncés à la police.