Thématique

La Suisse italienne et romanche : obstacle ou chance?

Les locuteurs de l’italien et du romanche sont reconnus par la Suisse comme minorités nationales au sens de la Convention-cadre du Conseil de l’Europe pour la protection des minorités nationales

Quelle est la place de l’italien et du romanche en Suisse? Un colloque organisé conjointement par la Direction du droit international public (DDIP) et l’Office fédéral de la culture (OFC) a permis d’en débattre. Les engagements pris par la Suisse en adhérant à la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales et à la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires du Conseil de l’Europe ont également été abordés. Le colloque, ouvert par la Directrice de l’OFC Isabelle Chassot, a été clôturé par le conseiller fédéral Ignazio Cassis, chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).

Les locuteurs de l’italien et du romanche sont reconnus par la Suisse comme minorités nationales au sens de la Convention-cadre du Conseil de l’Europe pour la protection des minorités nationales. L’italien et le romanche sont aussi protégés par la Suisse au titre de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. Malgré les efforts menés par la Confédération et les cantons concernés pour les préserver et les promouvoir, la place du romanche et de l’italien n’est pas acquise. Dans une société qui se transforme, il faut trouver les moyens de maintenir ces langues minoritaires vivantes, aussi en dehors de leur zone de diffusion traditionnelle.

Le colloque a réuni des experts suisses et du Conseil de l’Europe ainsi que des représentants de la société civile. Ceux-ci ont débattu des dernières conclusions du Conseil de l’Europe sur l’application par la Suisse de ces deux conventions internationales. La Directrice de l’OFC Isabelle Chassot a détaillé les mesures prévues dans le nouveau Message culture 2021-2024 pour promouvoir et sauvegarder l’italien et le romanche. Elle a en outre présenté les bonnes pratiques dans le domaine de l’enseignement et des médias. «Beaucoup reste à faire si on veut vraiment profiter de cet immense atout qu’est la coexistence de quatre différentes cultures et langues nationales dans notre pays. Il ne suffit pas d’en parler le 1er août, il faut y travailler chaque jour», a souligné le conseiller fédéral Ignazio Cassis dans son allocution de clôture.

La Charte européenne des langues régionales ou minoritaires de 1992 a été ratifiée par la Suisse en 1997. Elle entend essentiellement préserver et promouvoir la diversité linguistique qui représente l’un des plus précieux éléments de la vie culturelle européenne. La Convention-cadre pour la protection des minorités nationales de 1995 est le seul instrument multilatéral juridiquement contraignant consacré à la protection des minorités nationales. Ratifiée par la Suisse en 1998, elle a pour objet de protéger l’existence des minorités nationales sur le territoire respectif des États parties et vise à promouvoir une égalité pleine et effective des minorités nationales en assurant des conditions propres à conserver et développer leur culture et à préserver leur identité.

La promotion du plurilinguisme et de la compréhension entre les communautés linguistiques constitue un des piliers de la politique linguistique suisse. La loi fédérale sur les langues, entrée en vigueur le 1er janvier 2010, vise notamment à renforcer les échanges entre les communautés linguistiques, à améliorer les compétences linguistiques individuelles et institutionnelles et à sauvegarder les langues et les cultures romanche et italienne.