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Le nombre de cas de cancer augmente, mais la mortalité diminue

Le nombre de personnes atteintes du cancer de même que le nombre de décès dus au cancer augmentent en raison du vieillissement de la population. Néanmoins, le risque de développer un cancer diminue globalement chez les hommes et reste stable chez les femmes. Quant au risque de mourir du cancer, il est en baisse chez les hommes comme chez les femmes. Ce sont là quelques-uns des résultats du rapport 2021 sur le cancer en Suisse, qui est la troisième édition de ce bilan établi conjointement par l’Office fédéral de la statistique (OFS), l’organe national d’enregistrement du cancer (ONEC) et le registre du cancer de l’enfant (RCdE). Le rapport 2021 présente les dernières données disponibles sur le cancer en Suisse pour la période de 2013 à 2017.

Pendant la période 2013–2017, environ 23 100 nouveaux cas de cancer ont été diagnostiqués chaque année chez les hommes et 19 650 chez les femmes. Par rapport aux cinq années précédentes, ces chiffres correspondent à une hausse d’environ 3350 cas, hommes et femmes confondus. Selon, les estimations, le nombre de nouveaux cas de cancers devrait atteindre 48 000 environ en 2021, soit 26 000 au sein de la population masculine et 22 000 dans la population féminine. La hausse du nombre de cas est due principalement à l’évolution démographique, et plus précisément à la forte progression du nombre de personnes âgées.

L’augmentation du nombre de cas n’est en revanche pas due à une augmentation du risque de développer un cancer, lequel est resté pratiquement inchangé chez les femmes et a même légèrement baissé chez les hommes entre 2003 et 2017. Au cours des deux dernières décennies, le taux d’incidence annuel moyen a augmenté de 0,8% chez les garçons et les adolescents et de 1,4% chez les filles et les adolescentes. Cela peut s’expliquer par une combinaison de plusieurs facteurs: des améliorations quant à l’enregistrement des cas, des changements de pratique en matière de diagnostics, des variations aléatoires liées au faible nombre de cas et une augmentation effective des cas. Dans le même temps, les taux de mortalité ont baissé chez les enfants et les adolescents grâce aux progrès thérapeutiques.

Quatre types de cancer prédominent

Chez les hommes, le cancer de la prostate, le cancer du poumon et le cancer colorectal représentent 50,3% des nouveaux cas enregistrés chaque année; chez les femmes, 51,1% des nouveaux cas sont imputables au cancer du sein, au cancer du poumon ou au cancer colorectal. Les autres types de cancer représentent tous moins de 7% des nouveaux cas annuels. Chez les enfants, les cancers les plus fréquents sont les leucémies, les tumeurs cérébrales et les tumeurs se développant à partir de tissu embryonnaire immature.

Chaque année, environ 17 000 personnes meurent du cancer

De 2013 à 2017, environ 9400 hommes et 7650 femmes sont décédés du cancer en moyenne chaque année. En Suisse, la part des décès imputables au cancer est ainsi de 30% pour les hommes et de 23% pour les femmes. Chez les hommes, 21% de ces décès sont dus au cancer du poumon, 14% au cancer de la prostate et 10% au cancer colorectal. Chez les femmes, 18% sont causés par le cancer du sein, 16% par le cancer du poumon et 10% par le cancer colorectal. Chez les enfants, la plupart des décès sont dus à une leucémie ou à une tumeur cérébrale. Au total, le cancer du poumon entraîne 3200 décès par année, ce qui en fait la principale cause de décès dus au cancer.

De 1988 à 2017, les taux de mortalité liée au cancer ont diminué en moyenne de 28% chez les femmes et de 39% chez les hommes. Cela signifie que les femmes ont aujourd’hui un risque de mourir du cancer réduit d’un tiers par rapport aux femmes du même âge il y a 30 ans. Chez les hommes, le risque de mourir du cancer a même diminué de plus d’un tiers ces trente dernières années.

Les chances de survie augmentent pour de nombreux types de cancer

Durant la période de 2013 à 2017, le taux de survie à cinq ans a atteint 64% chez les hommes et 67% chez les femmes tous types de cancer confondus, si l’on tient compte également des autres causes de décès. Cela représente une hausse de 3 points de pourcentage pour les deux sexes par rapport à la période de 2003 à 2007. Le taux de survie à cinq ans dépasse même 85% chez les enfants. Les chances de survie dépendent du type de cancer, de l’accès aux traitements médicaux et de leur efficacité.

En comparaison internationale, la Suisse enregistre de faibles taux d’incidence et de mortalité 

Comparée aux neuf pays européens considérés (comprenant tous les États voisins de la Suisse et d’autres pays d’Europe occidentale), la Suisse présente, pour tous les cancers réunis, un taux d’incidence faible aussi bien chez les hommes que chez les femmes. Quant au taux de mortalité, la Suisse affiche le deuxième plus bas pour les hommes et le plus bas pour les femmes. La Suisse se place en milieu de classement pour ce qui est du taux de survie à cinq ans. Chez les enfants et les adolescents aussi, les taux de survie après un cancer sont comparables à ceux des pays voisins.