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Violence domestique en temps de pandémie : la vigilance reste de mise

La statistique policière de la criminalité ne constate pas d’augmentation significative des infractions pénales liées à la violence dans la sphère domestique en 2020. Des éléments indiquent toutefois qu’un nombre accru de conflits familiaux est survenu dans plusieurs régions du pays. Pour la task force Violence domestique et COVID-19, une vigilance élevée reste de mise. Les personnes touchées continueront d'avoir besoin d'aide dans les mois à venir, et la sensibilisation du public à cette question doit être maintenue

La task force Violence domestique et COVID-19, qui réunit Confédération et cantons, évalue régulièrement la situation depuis le printemps 2020, sur la base des informations fournies par les autorités de police, les centres cantonaux d’aide aux victimes et les foyers d’accueil. L’évaluation actuelle fait apparaître un nombre accru de conflits familiaux et de formes relativement légères de violence domestique qui ne mènent pas à une dénonciation. Ainsi, les centres d’aide aux victimes de certains cantons constatent une tendance à la hausse du nombre de nouveaux signalements ; les foyers pour femmes sont largement occupés et doivent parfois orienter les personnes cherchant de l’aide vers les établissements d’autres cantons. Enfin plusieurs cantons qui comptabilisent les interventions policières (même hors procédure pénale) constatent une augmentation depuis un certain temps.

La pandémie de coronavirus aggrave les facteurs de risque qui favorisent la violence domestique, à commencer par les difficultés économiques et les problèmes de dépendance. Il peut en résulter des situations stressantes au sein du ménage, lesquelles sont parfois exacerbées par les restrictions à la mobilité et des mesures telles que le travail à domicile. Cette situation nécessitera encore ces prochains mois un suivi intensif de la part des autorités. Les victimes de violence elles-mêmes, leurs proches ou leur voisinage doivent savoir qu’ils peuvent obtenir de l’aide, soit en demandant conseil aux services d’aide aux victimes, soit en appelant le 117, numéro d’urgence de la police.

Pour faire connaître ces services d’aide, diverses campagnes ont été menées l’année dernière dans les cantons. De plus, au niveau national, la task force a réalisé une campagne d’affichage en treize langues ainsi qu’une campagne sur les réseaux sociaux, à deux reprises, pour faire connaître le site web national www.aide-aux-victimes.ch. Cette campagne a atteint 2,3 millions de personnes, dont 600 000 jeunes. Une relance est à l’étude.

La task force continue de suivre de près la situation en matière de violence domestique. Elle salue les réflexions de la Conférence des directrices et directeurs cantonaux des affaires sociales (CDAS), qui envisage d’introduire un numéro de téléphone central pour les victimes de violence, ainsi que les initiatives de certains cantons (comme Genève, Saint-Gall, Vaud, Valais ou Zurich) visant à mettre en place un groupe de travail cantonal similaire à la task force Violence domestique et COVID-19.