Développement

Le filigrane des Balkans enseigné en Suisse

Toute une semaine fut dédiée à l'apprentissage de la technique du filigrane des Balkans dans les ateliers de Mme Burnand. Albinfo.ch en a profité pour aller à leur rencontre et découvrir ce savoir-faire des Balkans.

  • albinfo.ch

  • albinfo.ch

  • albinfo.ch

  • albinfo.ch

  • albinfo.ch

  • albinfo.ch

Arrivé dans le petit atelier “Tulipes en Janvier” à Neyruz (FR) organisé par  Mme Burnand ,  le maitre Adnan Ramadani a déjà allumé la flamme du chalumeau avec laquelle il caresse les fils d’argents. Les apprentis sont regroupés autour de lui et regardent avec intérêt tous ces gestes afin d’acquérir les techniques ancestrales de la création de bijoux avec la technique du filigrane.

C’est en italien que le maître, venu de Skopje, communique avec ces apprentis, mais les termes spécifiques sont en albanais. En effet, cette tradition du filigrane est encore présente dans les Balkans où l’on trouve les derniers artisans dans les régions albanophones, plus particulièrement dans les villes de Prizren, Pejë, Gjakovë, Shkodër, Krujë et Skopje où M. Ramadani a créé son école « Spark Filigree » en 2012. L’on retrouve encore quelques artisans croates dans la région de Split en Croatie.

albinfo.ch
albinfo.ch

C’est Mme Anne Loup Burnand qui a invité M. Ramadani à venir en Suisse pour faire bénéficier ses élèves à ce savoir-faire. Elle se passionne pour cette technique depuis la découverte d’une bague réalisée à Venise. A cette époque, la technique lui était inconnue, car en Suisse elle n’est pas enseignée dans les écoles de bijouterie. Alors, l’artisane qui travaillait déjà la pâte d’argent, s’initie au filigrane grâce à internet ou elle acquiert les bases, mais cette forme d’apprentissage atteint assez vite ses limites. Les techniques plus sophistiquées ne se trouvant pas sur la toile, elle décide de contacter M. Ramadani, qu’elle a rencontré sur les réseaux sociaux. Mme Burnant souhaite poursuivre une formation dans son école, le « Spark Filigree » qui se trouve Skopje où été formés depuis sa création plus de huitante artisans. C’est le seul moyen d’apprendre cet art, car il est uniquement transmis au sein des familles. Les deux artisans de Split, à qui j’ai demandé de m’enseigner ce savoir-faire, ont refusé malgré le fait que leur descendance ne soit pas intéressée à prendre la relève.

albinfo.ch
albinfo.ch

Même s’il existe  déjà en Europe des bijoux dit en filigrane, comme au Portugal, en Turquie, ou encore en Grèce, le filigrane des Balkans conserve ses spécificités que l’œil du spécialiste perçoit tout de suite. M. Ramadani, qui le travaille depuis près de 25 ans, nous explique qu’en observant la forme, la symétrie et la finesse des éléments, on peut connaître son origine. Mme Burnand précise que c’est dans les Balkans que le fil d’argent est le plus fin, il mesure moins de 0,25 millimètre.

Mme Burnand, tout comme ces apprentis, pense que la technique du filigrane connaît une douce renaissance. Cette technique, dont le bijou est garanti et qui doit être fait main en raison de sa complexité, présente une grande valeur ajoutée pour les personnes qui sont à la recherche d’objets originaux et uniques.

Pour plus d’informations :
Internet : www.cephee-creations.com
Facebook : « Spark Filigree »
Le livre d’Anne Loup Burnand, « Je crée mes bijoux avec la technique du Filigrane de Russie »