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Naim Fejzaj, fier d’être Albanais, Croate et Suisse

 

  • © albinfo.ch

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À chaque fois qu’il ressent de la nostalgie pour le pays de ses ancêtres, le jeune albanais de mère croate, joue du tchiftéli et chante des chansons de geste. Dans sa chambre il garde précieusement un tchiftéli et un sharki (instrument à cinq cordes).

Près de ces instruments, Naim Fejzaj a aligné des dizaines de médailles et de trophées gagnés lors des épreuves d’un sport que les montagnards suisses connaissent bien, le Schwingen. À côté des médailles se trouve le portrait de l’humaniste albanaise, Mère Theresa, les vers de Naim Frashëri, « Plavë e Guci », mais il y a aussi le drapeau croate et un emblème suisse. Naim parle couramment Albanais. « C’est mon père qui me l’a appris » dit-t-il. « Avec lui on s’exprime en Albanais, avec ma mère en Croate et en dehors de chez moi en Suisse allemand ».

Le jeune homme pèse non loin des 110 kg. Un poids utile pour affronter les géants suisses du sport Schwingen. « Ce sport ressemble à la lutte et à l’acrobatie », explique Naim.

Grandir au milieu d’appartenances nationales et religieuses différentes

Le succès de cet homme puissant qui a souvent semé la peur chez ses adversaires dans le ring résulte de la combinaison de l’éducation avec la discipline suisse, l’intelligence croate et la vaillance albanaise. Ces qualités ont fait de lui l’homme qu’il est aujourd’hui et il dévoile avec fierté son identité cosmopolite.

« Je n’arrive pas à imaginer comment serait ma vie si j’étais seulement Albanais ou seulement Croate. Moi, cette double appartenance je la perçois comme quelque chose de positif, car je suis polyglotte et je peux me sentir chez moi et avoir des amis dans les deux pays », ajoute le jeune de 20 ans, qui a grandi dans une famille ou coexistait deux religions différentes.

N’oublie jamais ton identité et tes origines

Enfant, j’ai toujours aimé passer les vacances d’été au Kosovo. Je voyais ma famille, mon grand-père et les cousins. Je me rends au Kosovo chaque année, et j’aime particulièrement Peja et Radavci, lieu de naissance de mon père », conte le jeune homme originaire de Peja.

Naim parle avec fierté de ses vacances au Kosovo, des relations chaleureuses avec la famille à Radavc de Peja et du conseil que son père lui a donné « Tu vis ici mais n’oublie jamais tes racines ». « Je suis né en Suisse mais jamais je n’oublierai mes origines et je prendrai soin de les transmettre à mes enfants » répond Naim à la question de savoir comment il voit le fait qu’il a des parents mixtes.

Lutteur et handballeur épanoui

Son père, Murtezaj, est un joueur d’échecs passionné qui a épousé il y a 23 ans sa femme croate, Evica. Leur fils est connu comme un sportif brillant qui aime la lutte mais seulement la lutte sportive. « Dans ce sport tu peux te montrer coriace avec ton adversaire et à la fin du match se séparer de manière amicale » dit-il sur ce sport pratiqué par de nombreux Suisses.

« Le sport est tout pour moi. Je m’entraîne pendant 2 heures, 4 à 6 fois par semaine. Naim est aussi connu comme un bon handballeur dans la deuxième ligue (BSG Vonderland) de l’équipe Heiden AR.

Pour le moment il exerce le métier de mécanicien et plus tard il souhaite faire des études, se marier et créer une famille avec sa compagne.