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Mireille Keita: “Ma première action a été de construire une maternité et un dispensaire”

4/8 Depuis quatre ans, Mireille Keita, fondatrice et présidente de l’association Solidarité Afrique Farafina, unit et construit. Vivant entre Baulmes et Sikoro, un village du Mali, elle tisse des liens entre ces deux cultures en organisant des événements dont l’objectif est de faire connaître la culture malienne aux Suisses, et d’approfondir les connaissances de la culture suisse aux migrants maliens. Les bénéfices qu’elle tire de ces événements sont immédiatement reversés dans ses projets d’amélioration de la qualité de vie des habitants de Sikoro. Aujourd’hui, son engagement a déjà porté ses fruits : un centre de maternité et un dispensaire ont été construits, et un forage offre un accès à l’eau potable assuré pour une partie de l’année. En bref, Mireille Keita tient là tout un programme qui se ficelle adroitement entre actions de sensibilisation en terre vaudoise et constructions d’infrastructures à Sikoro.

1.    Vous avez lancé votre projet. D’où vous vient cette énergie pour créer ?  Qu’est-ce qui vous anime dans ce projet ?

Ces énergies nous viennent, car nous savons que tout ce que nous récoltons durant nos événements nous permettent d’apporter, la dignité, la sérénité, la confiance et l’échange entre le Mali et la Suisse. Petite, j’ai été témoin d’une tragédie en voyant une enfant mourir par manque de soin. Ce souvenir me hantait et je me questionnais sur les moyens à mettre en œuvre pour que ça ne se réitère plus. La première action a été de construire une maternité et un dispensaire, grâce à l’argent récolté durant les événements en Suisse. Aujourd’hui, ces bébés naissent dans un endroit sécurisé avec des mamans sereines (une cinquantaine depuis l’inauguration). J’ai été émue lorsque je suis revenue au Mali pour l’inauguration de la maternité en voyant l’engouement des villageois de Sikoro, traduit par leur investissement et motivation, dans l’amour et le respect des uns et des autres. Cette émotion est ce qui m’a donné envie de continuer.

  1. Où vous voyez-vous avec votre projet dans 3 ans ?

D’ici 3 ans, nous souhaitons que notre projet de valorisation des productions locales, comme la mangue et le karité, permette aux villageois de Sikoro d’être autonomes et d’avoir une activité durant la saison sèche. Hormis ce projet-là, nous espérons répliquer le succès de la construction de la maternité et du dispensaire dans un village proche. Et à côté Suisse, nous continueront à valoriser la mixité des cultures entre la Suisse et le Mali à travers les échanges que nous menons lors de nos projets pour faciliter le bien-vivre ensemble ici en Suisse et apporter l’autonomisation, la confiance et la sérénité pour toute une population.

  1. Quel apprentissage-clé vous a permis d’avancer de manière significative dans votre projet depuis le début du Prix ?

Les ateliers, les échanges, les témoignages avec les autres participants nous ont apporté beaucoup, tant au niveau de la multiplicité des regards portés sur notre projet à Sikoro et sa construction. Avec nos yeux de porteur de projet enthousiaste, l’on passe parfois à côté de certaines réflexions ou questionnements, et ces échanges ont vraiment permis la résolution de problème. La plateforme nous a aidé à apprendre à structurer un projet, mais c’est surtout les rencontres qui nous ont beaucoup enrichit pour l’avenir.