Opinion
Le racket online
En cherchant à rendre possible le paiement en ligne de l’assurance véhicule, le ministre de la Diaspora du Kosovo demande, en fait, au Bureau de taxation de ce pays, de moderniser la ponction imposée aux compatriotes depuis des décennies.
Nous avons appris que le ministre kosovar de la Diaspora exige de la part du directeur du Bureau kosovare des assurances que les compatriotes puissent effectuer le paiement de l’assurance véhicule en ligne, et ce afin d’éliminer les longues attentes lors des arrivées à la frontière.
En d’autres termes, le ministre de la Diaspora voudrait moderniser le racket « assurance », lourd fardeau que les Albanais de la diaspora paient depuis des décennies déjà. La version officielle invoque l’empathie envers les victimes des longues files d’attentes et de l’anarchie à la frontière résultant d’un paiement obligatoire et absurde.
Bien que l’action du ministre soit sans doute issue d’une volonté de bien faire, cette situation reflète son impuissance face à un réseau politique et mafieux rackettant ouvertement la diaspora albanaise à laquelle, avant chaque saison estivale, on ment en prétendant qu’il s’agit de négocier avec le bureau européen des assurances.
Chaque année, la même soupe est en effet resservie pour justifier le retard, en prétendant que la non-adhésion du Kosovo à l’ONU empêche le processus de reconnaissance des polices d’assurance. Comment est-il possible que le Kosovo puisse faire partie de toutes les organisations internationales mais ne pas être intégré au système de « carte verte » pour la reconnaissance internationale des assurances de véhicules à moteur ?
Comment est-il possible que même les systèmes d’assurance les plus performants du monde, en particulier celui de la Suisse, ne soient pas applicables à un pays pauvre et sous-développé comme le Kosovo ? Même si le prétexte de la non-adhésion, invoqué par le Bureau des assurances kosovares, était justifié, rien n’aurait empêché l’établissement d’accords bilatéraux avec les structures assurant les véhicules des migrants kosovars dans les pays où la diaspora est la plus importante.
Pourquoi cela n’a-t-il toujours pas été mis en place ? La réponse est plus qu’évidente : parce que chaque saison estivale cette taxe rempli les poches des entreprises et sert les intérêts de la mafia, du système des « assurances » et des Kosovars au pouvoir. Certains tirent un avantage direct de cette situation. En outre, les soi-disant « polices d’assurance » du Kosovo ne couvrent jamais la valeur effective des frais en cas de blessure ou de dommage aux véhicules de la diaspora. De nombreux cas de compatriotes victimes d’accidents le prouvent.
La responsabilité de cette situation en incombe aux intérêts de certains cercles malhonnêtes, mais elle découle aussi de l’incapacité de la diaspora albanophone à défendre efficacement ses droits contre l’establishment politique au pouvoir au Kosovo, qui continue à se montrer aveugle et ingrat quant à l’efficacité du rôle joué par la diaspora dans la réduction de la pauvreté et du développement économique au Kosovo.
Jusqu’à présent, le bruit créé par notre plateforme ainsi que la pression exercée par certaines structures albanaises de Suisse ont produit quelques effets, notamment en contribuant à réduire le coût de la taxe en question. Mais ces résultats ne sont que de demi-mesures, et pour en obtenir de meilleurs il faudrait sans doute que la problématique soit appréhendée de façon organisée et institutionnelle par les représentants de la diaspora.
Au Kosovo, personne ne tient compte des intérêts de la diaspora, et cette dernière devrait se mobiliser pour qu’un débat public soit ouvert dans les pays où les Albanais vivent, en Suisse et au-delà, afin d’exercer une pression forte sur ceux qui gèrent les compagnies d’assurance au Kosovo. Sans cette prise de conscience, il est fort à parier que la même rengaine continuera pendant de longues années encore et, qui sait, peut-être qu’à l’avenir les progrès nous permettront de payer les taxes frontalières directement depuis nos « smartphones » grâce à une « app » dédiée.
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