Femmes

Débat: La femme albanaise dans la société suisse

La soirée - organisée par l'Association des étudiants albanais de Genève - a commencé avec les objectifs et questions qui allaient occuper cette table ronde : Qui est la femme albanaise? D‘ où vient-elle? Que fait-elle? Et que devient-elle dans la société suisse?

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Dans son introduction, la gestionnaire d’organisation et de procès Lurata Reçi a dressé un tableau concernant la discrimination des femmes dans le monde du travail, et particulièrement dans domaine de l’économie. Pour elle, plus les femmes tendent à gravir les échelons, plus leur représentation fait défaut. Plusieurs facteurs expliquent cette inégalité. Tout d’abord, il faut constater que la plupart des femmes ne sont pas employées à 100 %, ce qui a pour effet de freiner leur carrière. Mais aussi, Mme Reçi relève une insuffisance de qualifications pour les postes supérieurs, une discrimination des femmes ainsi qu’une politique ne favorisant pas assez la conciliation  entre la vie professionnelle et la vie de familiale.

Ardita Zeqiri, déléguée de santé publique, a plutôt évoqué les remparts qui complexifient l’accès aux soins pour les femmes albanaises. Pour un certain nombre d’entre elles, la question de la langue constitue la première barrière à franchir. Mais aussi, Mme Zeqiri constate que ces femmes sont souvent isolées et ne s’ouvrent que très peu à la société dans laquelle elles vivent. A cela, il faut ajouter le fait que certains sujets comme la sexualité et le planning familial, ou encore la consultation avec un psychologue (ce qui peut être vu dans certaines familles comme source de honte) restent encore très tabous.

Enfin, Bashkim Iseni, directeur d’albinfo.ch, a brièvement présenté le Kanun et la représentation de la femme dans celui-ci. Une société patriarcale où l’homme le plus âgé de la famille prend les décisions, représente la famille et est le détenteur de l’honneur de la famille. Il a ajouté qu’au jour d’aujourd’hui des jeunes ont tendance à justifier leur comportement machiste derrière une fierté du Kanun et de « leurs traditions ». Bashkim Iseni n’a pas manqué de faire remarquer qu’il est justement important pour les nouvelles générations de prendre connaissance de ce code et de développer un regard plus critiques envers ces textes.

Le débat s’est poursuivi avec les questions du public qui se sont développées pendant l’apéritif organisé par les étudiants de l’association.