News

« Le groupe du Kumanovo » devant le tribunal, accusé de terrorisme

Le procès contre 29 personnes concernant les événements du quartier « Lagjia e Trimave » à Kumanovo a été mené au tribunal de première instance à Skopje. Le procureur les accuse de terrorisme.

Après dix mois, on assiste au procès de 29 Albanais soupçonnés d’être impliqués dans la bataille qui a eu lieu dans le « Lagjia e Trimave » à Kumanovo le 9 et le 10 mai de l’année dernière. En vertu du Code criminel de Macédoine, les accusés sont inculpés de l’infraction d’« organisation terroriste ».

Le procès a eu lieu dans un cadre sécurisé et sous le coup des mesures supplémentaires des forces de police devant les locaux de la Cour et aux points centraux de la ville de Skopje.

Le procureur, Naum Panovski, lors de la lecture de l’acte d’accusation, a déclaré que les preuves dont dispose le ministère public et qui seront présentées à la Cour pendant le procès démontreront que les accusés du cas de Kumanovo ont délibérément commis l’infraction dont ils sont accusés.

L’accusation a déclaré que le groupe armé impliqué dans les événements de Kumanovo est composé de 18 citoyens kosovars, qui ont reçu le soutien logistique de citoyens macédoniens. Tous les accusés, en décembre de l’année dernière devant la Cour de base de Skopje, ont plaidé non coupable.

La défense a fermement rejeté les accusations de terrorisme, exigeant que le cas de Kumanovo, soit confié à la Procureure spéciale Katica Janeva, parce que, selon les avocats de la défense, les événements ont un autre fond que celui que présente le ministère public macédonien, rapport REL.

Les familles et les organisations de protection des droits de l’homme ont exprimé leur scepticisme quant à l’équité du procès du cas de Kumanovo.

« Nous n’attendons pas un procès équitable, parce que même si la Macédoine est signataire des conventions internationales pour la liberté et les droits de l’homme, elle ne respecte pas ces conventions. Nous ne prévoyons pas un procès équitable, tout se déroule selon les procédés criminels habituels du gouvernement macédonien » a déclaré pour les médias Idriz Sinani, président du Forum des droits de l’homme et des libertés en Macédoine.

Le père de l’accusé, Muhamed Krasniqi, a déclaré qu’il ne croit pas à la justice macédonienne, parce que son fils a appris que deux de ses amis ont été tués par la police macédonienne.

« Comment pouvons-nous attendre que justice soit faite quand on sait que les accusés sont constamment maltraités en prison », a déclaré Gani Krasniqi.

Hata Kuçi, la sœur d’Elshan Kuçi, a exprimé son indignation, car les familles n’ont pas été autorisées à assister à la session du tribunal, la participation a été limitée à seulement un membre de la famille. « Nous sommes venus depuis le Kosovo et ils ne nous ont pas permis d’assister à l’audience. Mon frère est innocent », a-t-elle dit.

Shefki Rushiti du village de Brezë, à Skopje, a dit que son cousin Rushiti Fejzulla a été injustement accusé, parce que le jour de l’événement il travaillait ses terres dans le village. « Il est faux de dire que mon cousin est un terroriste », a-t-il déclaré.

Le 9 et 10 mai de l’année dernière dans le quartier « Lagjia e Trimave » à Kumanovo, au cours d’un échange de tirs entre un groupe armé et les forces de sécurité, 8 membres de la police macédonienne ont été tués ainsi que 10 personnes du groupe armé. Cet événement avait révélé l’implication des services de renseignement macédonienne avec le groupe de Kumanovo.