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Kosovo, fin de la crise politique

Kadri Veseli est élu président du Parlement, alors que le leader de l'opposition, Isa Mustafa, a été proposé en tant que premier ministre du Kosovo. L'officialisation est attendue

Isa Mustafa, dirigeant de la ligue démocratique du Kosovo a été officiellement proposée pour le poste de Premier ministre de la république du Kosovo.

Mustafa et le vice-dirigeant du PDK, Kadri Veseli, qui a été élu à la tête du parlement, dirigera donc  les deux institutions principales de l’Etat kosovar, donnant ainsi fin à la crise politique de 6 mois.

L’ex-chef du service informatif du Kosovo, Veseli, a été élu président du parlement à la majorité des voix, avant de proposer Isa Mustafa comme premier ministre. Toutefois, l’officialisation de Mustafa en tant que premier ministre n’a pas pu avoir lieu, à cause des demandes des 10 députés serbes, qui demandent plus de privilèges au sein du nouveau gouvernement.

Mustafa, pour qui le poste de premier ministre est à présent certain, arrive au gouvernement au terme d’un blocus politique. Il sera le 6ème premier ministre depuis la fin de la guerre en 1999.

Isa Mustafa est un ex-ministre des finances du gouvernement en exil dirigé par Bukoshi. Ce dernier a prononcé  son discours  devant son gouvernement après avoir été nommé, et a promis un développement économique, du bien-être social, la guerre contre la corruption et le crime organisé, avant de déclarer que l’état de droit est une priorité pour le gouvernement.

 “Le nouveau gouvernement travaillera avec la société civile et les représentants des entreprises. Nous tenons à exprimer notre engagement pour bâtir un état qui combat la corruption ainsi que tous les types d’extrémisme, tout en respectant les libertés de chacun » a expliqué Mustafa, en promettant qu’il allait assurer la continuation du dialogue avec la Serbie, et principalement l’intégration européenne ».

« L’objectif principal du gouvernement de la République du Kosovo est la mise en place d’une gouvernance effective, compétente et responsable, qui renforce la confiance des citoyens du Kosovo et des partenaires internationaux ». M. Mustafa va œuvrer  pour la vitalité du Kosovo en tant que nouveau pays indépendant ; « nous aspirons à renforcer la démocratie, l’état de droit et le respect des droits de chacun ». Après le discours de Mustafa ont suivi les réactions de l’opposition.

Haradinaj: PDK-LDK, la coalition du mal

Le leader de l’Alliance pour le futur du Kosovo (AAK), Ramush Haradinaj, a qualifié l’union de Mustafa et Thaçi d’union du mal avec le mal, tout en se demandant si ce gouvernement allait réellement travailler. Selon lui, les mauvais se soutiennent car ils connaissent leurs pêchés. Mais Haradinaj a expliqué qu’un jour, ce mal prendra fin.

« Le gouvernement Mustafa-Thaçi travaillera tellement bien. Le président du parlement Veseli travaillera bien lui aussi. Je suis désolé, car à chaque fois que cet état a eu l’occasion de faire le changement, les plus mauvais se sont unis : le mauvais et le faible » a regimbé Haradinaj.

Jakup Krasniqi, ex-président du parlement, a qualifié d’ « hypocrite » les dirigeants du LDK et du PDK, tout en ajoutant qu’ils étaient malhonnêtes.

« La création de cette coalition ne nous dérange pas, car les dirigeants de ces deux partis eux-mêmes ont à plusieurs reprises affirmé que cette coalition était contre-nature. Ces deux partis ont tenté de créer une grande coalition afin de donner à ce pays une bonne gouvernance, mais cette bonne gouvernance ne peut se faire à l’aide d’hypocrites. Ils disent quelque chose mais ne le pensent pas, et ceci est malhonnête » a expliqué Krasniqi.

Cependant, les critiques les plus importantes sont venues du représentant de Vetëvendosje, Glauk Konjufca, qui a traité Mustafa de négociateur qui joue avec la volonté du peuple et de l’électorat de la  LDK (Ligue démocratique du Kosovo).

« Ce gouvernement n’a pas besoin de protection ou des critiques, car c’est le gouvernement qui amènera le Kosovo dans la pire des situations. Ce gouvernement n’a construit aucune route  ni école sans s’assurer qu’on voterait pour elle » a fait remarquer Konjufca.

Autodétermination (Parti Vetëvendosje): les escrocs s’unissent

Ainsi selon Glauk Konjufca, le prochain premier ministre, pour l’heure leader de la  LDK, a décidé de s’unir à la personne qui a mal gouverné durant toutes ces dernières années.

« Ce premier ministre a réalisé le pire acte publique. C’est en contestant le PDK qu’il est parvenu à se placé dans l’élite politique.  Il avait promis au peuple qu’il donnerait fin à la mauvaise gestion criminelle du PDK. Cette personne n’a pas été sérieuse, ne fut-ce une seule seconde. Comment est-ce possible d’escroquer les citoyens de cette façon et négocier avec Hashim Thaçi ? », a entre autres déclaré Konjufca.

De son côté, le leader de Vetëvendosje, Albin Kurti, a poursuivi en expliquant que le changement au Kosovo ne peut arriver avec le PDK, et que ceux qui désiraient s’unir à ce parti ne travaillaient pas pour le bien du pays.

Kurti a ajouté que cette journée sera inscrit comme  la journée la plus sombre du Kosovo, notamment à cause du fait qu’un homme des services secrets a été élu à la tête du parlement et également du fait que ces deux partis font tout pour pouvoir gouverner. « Le slogan de PDK est la famille, la propriété, l’Etat. Avec le PDK, vous la LDK, ne pouvez pas créer de coalition. Vous devez entrer dans leur famille» a expliqué Kurti.

Hashim Thaçi, le premier ministre sortant, a qualifié les partis de l’opposition comme malhonnêtes.

« PDK et LDK ont la même orientation, ce sont des partis du centre droit. Je voudrais vous dire qu’avant de signer avec le PDK, tous les partis présents ici ont demandé une coalition avec nous, mais je ne voulais pas que ça se fasse de façon non-transparente. La journée, ces gens discutaient avec Mustafa, et le soir, ils fréquentaient les bureaux du PDK » a révélé Thaçi.

Par ailleurs, avant de nommer Mustafa et Veseli pour les deux postes principaux du gouvernement, la LDK et le PDK ont signé un accord, dans lequel Hashim Thaçi se voit garantir le poste de président en l’an 2016, année à laquelle le mandat d’Atifete Jahjaga prendra fin.

Le blocus politique au Kosovo s’est résolu après 6 mois. Les élections parlementaires se sont déroulées le 8 juin, soit 6 mois auparavant.