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Ils créent un salon de coiffure pour financer leurs projets de développement au Kenya

6/8 Depuis 2003, Everlyne et Alfred Flückiger, habitants d’Yverdon-les-Bains, œuvrent sans relâche pour l’amélioration des conditions de vie de population dans l’ouest du Kenya. D’innombrables actions entreprises au fil des années avec leur association Help-Khachonge ont pu être achevées, dont voici quelques exemples : la construction d’un centre de santé, l’appui à de nombreuses écoles, des cours de sensibilisations à l’hygiène et aux maladies ainsi que le financement de différents projets générateurs de revenus. Leur nouveau projet, original et innovant, consiste en la création d’un salon de coiffure. Celui-ci permettra de générer des revenus et des bénéfices, qui seront ensuite investis dans les différents projets de l’association qui ne sont pas autonomes financièrement. Les deux protagonistes, finalistes au Prix Diaspora & Développement, nous parlent de cette boucle vertueuse qui bénéficiera à de nombreuses personnes.

1. Vous avez lancé votre association, d’où vous vient cette énergie pour créer ? Qu’est-ce qui vous anime dans l’activité de votre association ?
Notre engagement est arrivé comme une évidence. Une fois lancés, la satisfaction que génèrent nos actions peuvent nous rendre un peu addictifs. Si parfois il y a bien des frustrations, comme dans toute activité humaine par ailleurs, ce n’est rien en comparaison avec l’impact positif que peut avoir sur la vie des gens. Et puis c’est une superbe aventure, jamais ennuyeuse. Chaque vie améliorée par notre action nous pousse à aller plus loin dans la réalisation de nos objectifs.

2. Où vous voyez-vous avec votre association et votre projet dans 3 ans ?
Avec plusieurs petits projets comparables à ce que nous faisons déjà. Nous ne voulons plus apporter seulement de l’aide, en tout cas pas à grande échelle, sauf ponctuellement et avec un bénéfice immédiat et évident. Il est temps pour nous de nous lancer dans ce que nous avons toujours souhaité : des projets de développement. Sachant que la pauvreté est première entrave au développement, nous avons décidé de stimuler la création d’emplois. Nous allons donc lancer ou accompagner plusieurs petites entreprises locales dans le but de créer des emplois et dégager des procédés/solutions pour alimenter le cercle vertueux et financer ponctuellement des aides à fonds perdus.

3. Quel outil-clé vous a permis d’avancer de manière significative depuis le début du Prix ?
C’est difficile de dégager un élément en particulier, il y a d’excellents outils, et des formateurs passionnants, mais plus que les outils eux-mêmes, ce que j’aurais envie de retenir, c’est l’approche participative, l’intelligence collective qui a démontré une très grande valeur tant durant les cours en échangeant avec les autres associations, que sur le terrain. C’est un apport réel pour nous qui avons tendance, avec le temps, à cristalliser nos convictions et avancer seuls. La formation nous ouvre des horizons et nous oblige à nous reposer des questions.