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L’association Héritage Suisse veut relancer la production vivrière et l’économie circulaire au Tchad
7/8 A Cheseaux-sur-Lausanne en 2019, Madjibey Abanga Miquel créée l’Association Héritage Suisse qui vise à devenir un pont d’échanges d’expériences et de connaissances dans le domaine de la permaculture entre le Tchad et la Suisse. Cet objectif répond à un véritable besoin : les sècheresses répétées et les conflits armés conduisent à la malnutrition de la population, et les agriculteurs tchadiens n’ont pas les moyens financiers et techniques de pallier à ce problème. Afin de proposer aux agriculteurs une alternative à l’utilisation intensive d’intrants chimiques et de techniques appauvrissant les sols, l’association Héritage Suisse souhaite lancer des formations adaptées aux besoins sur les méthodes et les bienfaits de la permaculture. Concentrée dans le village de Mailaou, à 70 km au sud de la capitale N’Djamena, l’association, finaliste sur Prix Diaspora & Développement, ambitionne de redynamiser la production vivrière et d’encourager le démarrage d’une économie circulaire.

Vous avez lancé votre projet, d’où vous vient cette énergie pour créer ? Et qu’est-ce qui vous anime dans ce projet ?
Le projet est véritablement le fruit de toute une expérience et réflexion personnelle. Après 18 années de vie en Europe, s’il m’est apparu que la majorité de mes amis européens témoignaient un vif intérêt pour les valeurs culturelles tchadiennes ancrées en moi, je ne pouvais que constater que beaucoup de malentendus découlaient d’une méconnaissance de ces valeurs. Et en parallèle, lors de mes voyages au Tchad, j’ai réalisé que l’intérêt culturel allait dans les deux sens : ma famille et mes amis sont très curieux de comprendre les différences et ressemblances entre les Européens et les Africains.
Au vu de ces intérêts culturels mutuels qui se manifestent, je suis venue à me demander comment concilier et rapprocher ces deux horizons qui font partie de moi, et devenir finalement un pont. Car le pont permet de passer au-delà des barrières et rendre l’accès aux différentes cultures plus libres, induisant une meilleure compréhension de part et d’autre. J’ai envie de prouver que les continents ne sont pas opposés, mais bel et bien complémentaires.
Comment s’y prendre avec les moyens du bord – sans être dans un bateau ? C’est ainsi qu’est née l’association Héritage Suisse, qui a pour objectif la transmission de savoir-faire entre la Suisse et le Tchad. Parmi les différents défis auxquels le Tchad fait face à ce jour et selon les discussions que j’ai menées avec les associations tchadiennes, les domaines de l’agriculture et de l’éducation sont les plus urgents. L’objectif principal de l’association est donc de participer à l’amélioration du système éducatif et à l’autosuffisance alimentaire.
Un pied au Tchad, et l’autre en Suisse : Madjibey Abanga Miquel nous raconte son engagement
Qu’est-ce qui vous anime dans votre projet ?
Le désire, la volonté et le besoin de partage des valeurs. Elles constituent une source de richesse intarissable.
Où vous voyez-vous avec votre projet dans 3 ans ?
En évolution avec les résultats, autrement dit, partir des résultats obtenus pour construire des nouveaux projets.
Quel apprentissage-clé vous a permis d’avancer de manière significative dans votre projet depuis le début du Prix ?
Les formations offertes par la Fedevaco et ses partenaires MySbm et Albinfo ont clairement été notre levier pour la mise en place de notre projet dans le cadre organisationnel et structurel. Alors MERCI encore.
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