Culture

INVITATION VERNISSAGE: L`ART EN SENSE INVERSE

Gerd Leins | Shuk Orani | Shaofeng Ni. Le Samedi: 14 Mars 2020 à 19h – Gänsemarkt 50, 20354 Hamburg (Gänsemarkt Passage Hamburg )

C’est dans le cadre de l’exposition « L’art en sens inverse » que les peintures de trois artistes issus de différents pays dialoguent dans un même espace et se reflètent les uns les autres. Cette exposition témoigne de leurs recherches intensives sur la conscience, l’expérience de perte et la capacité d’agir. Ces trois artistes étudient comment la peinture peut transformer une structure initialement déficiente et pourrait générer de nouvelles possibilités de perception.
Dans les peintures de Shuk Orani, les formes humaines apparaissent multipliées dans le jeu des couleurs de la surface de l’image. Leurs contours se détachent des couches d’aluminium, apparaissent translucides ou s’épaississent en suivant les formes des membres. Selon l’artiste, ses peintures corporelles ne peuvent pas se suffire à elles-mêmes, car ce n’est que dans leurs représentations doubles et triples qu’elles peuvent rendre justice au changement constant de leur identité. D’autre part, les peintures de l’artiste montrent les étapes de sa recherche artistique dans deux domaines en juxtaposition : d’une part, l’existence de l’être humain, visualisé dans l’image comme une forme, courbée, décalée l’une derrière l’autre, se chevauchant. D’autre part, la couleur pure, qui, développe une indépendance écrasante et atteint l’incarnation.


Pour Gerd Leins, c’est surtout la perte finale de son « soi » ainsi que la mort dans un espace qui est central dans son travail. Il voit l’humanité comme une parenthèse, dans le Néant, dans lequel le temps est la conscience de soi: ce temps est un temps de solitude, nous ne parvenons à une existence propre que par l’amour envers les autres. La couleur utilisé par Leins n’est pas sauvage ni expressive, elle suit les bordures noires, les espaces et les dimensions des nombreux faire part de décès, tout en recouvrant les noms des hommes et des femmes inscrits. Là, les micro-compositions observées sur la toile, dans le matériau précédent, sont remplacées avec le temps par de plus grandes couches de peinture, de petites densifications, de la peinture sèche avec des empreintes encore humide qui continuent de s’élargir sur la toile. C’est une pratique dans laquelle l’apparente vacuité du néant met en valeur et active les rythmes et les cosmos.


Dans l’œuvre de Shaofeng Ni c’est surtout le thème de la mémoire qui est mis en exergue. L’artiste porte un regard tout particulier et fondamental sur le processus de mémorisation d’un événement historique. Toutefois les thèmes traités dans ses œuvres sont très ambivalents et vont de la réévaluation des mémoires historiques et de l’urbanisation à la relation entre modernité et tradition et aux expériences passionnantes de différentes cultures.